Comment la technique rapproche les gens

Ce sont surtout les enfants de moins de dix ans qui réagissent avec une telle ouverture d'esprit. Plus les enfants et les adolescents grandissent, plus cette particularité se perd et plus ils deviennent fermés. A l'?ge adulte, c'est souvent la peur du contact qui prédomine. En particulier pour les personnes qui n'ont jamais eu de contact direct avec des personnes handicapées, celles-ci peuvent para?tre déconcertantes. On les évite ou on les ignore plus ou moins inconsciemment, ce qui revient à les désavantager.

C'est pourquoi notre objectif devrait être de créer du temps et de l'espace pour les rencontres, surtout pendant l'enfance, à l'école (mais aussi plus tard), et de faire se rencontrer les personnes avec et sans handicap. Cela permet d'instaurer la confiance et de faire prendre conscience que notre société est diverse et composée de personnes très différentes. De même que tout le monde n'est pas bon au football ou bon en mathématiques, il ne devrait pas y avoir de problème si quelqu'un n'a qu'un seul bras ou est en fauteuil roulant. Le fait que nous, les humains, soyons différents devrait être considéré comme normal.

En visite dans les classes

Mais comment transporter cette thématique dans les écoles, enthousiasmer les enfants sans les ennuyer ou même les forcer à faire quelque chose dont ils sont d'abord réticents ou qu'ils n'aiment pas ? La technologie et la robotique pourraient jouer un r?le clé à cet égard, si elles sont utilisées comme moyen de parler des handicaps physiques.

C'est ce que nous utilisons dans le projet scolaire Cybathlon @school. En collaboration avec nos partenaires, nous avons développé différents modules d'enseignement dans lesquels une personne handicapée et un coach de l'ETH visitent des classes et permettent aux élèves de découvrir les défis auxquels les personnes handicapées sont confrontées au quotidien. ? l'aide d'exemples concrets, les enfants et les jeunes apprennent comment la technique peut être utilisée au profit des personnes handicapées. Et en échangeant avec la personne concernée, les jeunes doivent réfléchir à la manière d'éliminer les obstacles ou de concevoir des moyens auxiliaires afin que les personnes handicapées puissent mieux participer à la vie sociale, c'est-à-dire de manière autonome et autodéterminée.

Dans le cadre de modules pour les cours d'éducation physique et de biologie, plusieurs centaines d'enfants et d'adolescents ont déjà pu expérimenter la marche avec des prothèses de jambes ou la réalisation d'un parcours en fauteuil roulant et en apprendre davantage sur le fonctionnement et les handicaps de l'appareil locomoteur humain. D'autres modules sont en cours d'élaboration dans les domaines des mathématiques, des médias et de l'informatique, des activités créatrices textiles et techniques ainsi que des "religions, cultures et éthique".

Participer pleinement à la société

La technique, la robotique, la médecine et les thèmes d'avenir attirent les enfants. Si ces connaissances sont mises en relation avec le handicap, voire transmises par des personnes handicapées elles-mêmes, on crée une prise de conscience durable des besoins de ces personnes. On permet le dialogue, on peut parler directement du handicap, mais aussi montrer indirectement qu'une personne handicapée est tout à fait "normale", ou même qu'elle possède d'autres capacités ou connaissances spectaculaires qui peuvent surprendre et susciter l'enthousiasme. Les peurs du contact sont ainsi réduites. Cela contribue à créer de la compréhension pour les personnes handicapées afin qu'elles puissent participer pleinement à notre société diversifiée.